La moto en Inde

LA MOTO EN INDE

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C’est le pays des 2 roues par excellence, par la quantité qui y circule. A un feu rouge, l’affichage du décompte du feu vert permet se préparer au démarrage, à – 5 les moteurs démarrent, -2 ça commence à avancer et -1 départ façon grand prix d’une cinquantaine de petits bolides devant les voitures et les rickshaws, tant pis pour les retardataires venant de côté.


A l’arrêt du feu, assez long en général, moteurs coupés, la discussion s’engage, passant aussi inaperçu qu’un dromadaire dans nos villes : le « Nice bike » habituel, puis les questions fusent, la consommation, quelle cylindrée, combien ça coûte, d’où vient tu, aussi très intrigués par la hauteur de la moto.

Une 400, petite cylindrée dans nos contrées est ici une grosse moto, ce qui circule étant surtout des 100 à 200 cc, et quelques Royal Enfield Bullet 350 cc, motos toutes made in India, sous licences Japonaises ou Anglaises.

La circulation en moto sur les routes indiennes ressemble à un jeu vidéo, ça fourmille de partout et à tout moment peut surgir de n’importe quel côté, piétons, motos, cyclopousse, enfants, rickshaws, ânes, autos, camions, marchands ambulants, attelages de bœufs, autobus, vaches, chiens, singes, chameaux, tracteurs, troupeaux de moutons ou de chèvres, chevaux, liste non limitative, tout ce qui existe et qui bouge en Inde se retrouvera invariablement, brutalement devant les roues. Le rapport de force fait loi, il n’est pas rare de se trouver en face d’un autobus qui dépasse en 3ème position klaxon bloqué, debout sur les freins et se jeter rapidement sur le bas côté. Le plus dangereux reste toutefois cette catégorie de nouveaux riches en grosse berline ou 4X4 qui roulent très vite et poussent carrément ce qui est plus léger qu’eux !

Les croisements entre véhicules sont si proches que les rétroviseurs sont pliés pour ne pas les casser, l’usage du clignotant, feu stop ou autre est complètement inconnu. La violence routière n’est pas ici un vain mot il n’est qu’à voir le spectacle quotidien des cadavres d’animaux sur les routes ou des camions surchargés posés sur le flanc.
Mais là, pas de parties gratuites, ce n’est pas du virtuel, si ça touche, « Game over ».

Le croisement des routes et des voies ferrées aux passages à niveau est assez drôle, la file indienne n’étant pas une invention asiatique, chacun s’empresse d’être au plus près de la barrière, y compris et surtout sur la file de droite, pendant que les piétons et vélos passent en dessous. Une fois que le train est passé, klaxon bloqué pour chasser les derniers traverseurs, les barrières s’ouvrent laissant face à face sur les 2 voies des dizaines de motos cherchant à passer coûte que coûte, quelques voitures et cyclopousses se mélant aussi de la partie.

Les autoroutes sont gratuites pour les 2 roues, au péage, une voie à gauche est réservée comme au temps du Bol d’Or, jadis en France. Le sens du mot autoroute n’a pas vraiment le même sens qu’en Europe, car si les voies sont bien séparées, le reste n’a plus rien de commun car la vie Indienne continue et la liste des éléments ci-dessus est plus que jamais valable, et tous les travaux non signalés, il devient ainsi vraiment dangereux d’y dépasser le 80 km/h. La circulation à contresens y est de rigueur, y compris les dépassements.

Sur route nationale propre et bien dégagée, la vitesse maximum possible est de 60 à 70 km/h, des étapes journalières de 200 km constituent un maximum, comprenant les embouteillages des villes, les portions de routes défoncées, les routes bloquées pour un tas de raisons, soient 5 à 6 heures de tensions constantes. On peut compter au mieux sur une moyenne de 30 à 35 km par heure de route.
Le dépassement des camions se passe assez facilement, un coup de klaxon pour les prévenir de notre présence, dès que la voie est libre, le chauffeur clignote du côté où on doit doubler*, ( à droite) quand il fonctionne, ou un fait signe de la main, c’est très coopératif.
*Le côté de circulation est à gauche, en principe !

La circulation de nuit est à proscrire, y étant obligés à deux reprises faute de trouver un hébergement, les véhicules circulent en plein phare, pour ceux qui ont de la lumière, route défoncée, densité de circulation dans tous les sens, et sous une pluie diluvienne, que du bonheur !
Le port du casque n’est pas obligatoire, sauf dans les grandes villes, et pour le pilote seulement. Les Sikhs en sont exemptés à cause du turban !

Pour 16 000 km parcourus en Inde depuis 2008, nous en sommes sortis entiers et en bonne santé, c’est grâce à Ganesh, divinité Hindoue, dieu de la chance, qui écarte les obstacles, dont la statue est fixée sur le garde boue avant. Nous voilà devenu mystique maintenant !

La Bullet

Cette légendaire machine de 350cc, moteur longue course avec ce bruit si caractéristique remporte un certain succès auprès des motards touristes en Inde. Suivant la durée du séjour, il est assez intéressant d’en louer une ou d’en acheter, pour la revendre ensuite.
On en trouve de tous âges, même de rares en moteur Diesel. Les derniers modèles ont les freins à disques, les vitesses à gauche, l’allumage électronique et le démarreur électrique. Il parait aussi que la fiabilité s’est améliorée, les défenseurs de cette machine prônent la facilité d’entretien et de démontage. C’est vrai que j’ai vu une Bullet moteur ouvert chez Lalli Singh à Delhi, tourner au ralenti sur le trottoir à peine 2h plus tard.

Par contre, il faut prévoir des interventions mécaniques aussi imprévisibles que fréquentes, ce qui explique le nombre important de réparateurs sur le bord des routes. En ce qui concerne la 500 Royal Enfield, c’est encore pire, elle a la réputation de chauffer et de serrer…

Beaucoup d’agences organisent des tours en Bullet de location, formule tout compris au départ de Delhi ou de Manali vers le Ladakh ou l’Himalchal Pradesh avec véhicule d’assistance. En plus de l’exotisme de piloter un tel véhicule (vous aurez l’impression de revenir avec une moto des années 50), on vous conduira sur des pistes très techniques avec des paysages à couper le souffle à des altitudes supérieures au Mont Blanc. Nous avons croisés ainsi ne nombreux groupes de motards Germaniques et Britanniques.

Pour l’achat d’une neuve, c’est environ 2000 €, à titre indicatif, une 125 coûte de 800 à 1000 € suivant les modèles.

En 5 mois de voyage en Inde, je n’ai rencontré qu’un seul motard Européen voyageant avec sa propre moto. C’est Kim, motard allemand, en 400 KTM, parti en octobre dernier et croisé une première fois dans le Gujarat, puis rencontré à nouveau à Leh, 8 mois plus tard et 2000 km plus au nord : L’Inde n’est finalement pas si grande !

THE BIKE IN INDIA

This is the land par excellence of the 2 wheels, by the amount that passes through them. At a stoplight, the countdown display allows green light to prepare to start, – 5 engines start, -2 starts at forward and -1 so great starting price of about fifty cars to small cars and rickshaws, too bad for late coming out. A fire stop, long enough in general, engines off, the discussion is going unnoticed as a camel in our cities: “Nice bike” usual, then questions pop up, consumption, what displacement, How much does it cost, from where you come, also very intrigued by the height of the bike. A 400 cc, small bike in our countries is a big motorbike here, which circulates mainly as 100 to 200 cc, and some Royal Enfield Bullet 350 cc bikes all made in India, licensed Japanese or English.

Motorcycle traffic on Indian roads is like a video game, it abounds everywhere and at any time may arise from any side, pedestrians, motorcycles, rickshaws, children, rickshaws, donkeys, cars, trucks, street vendors, yoke of oxen, buses, cows, dogs, monkeys, camels, tractors, sheep or goats, horses, but not limited to, all that exists and moves in India will invariably end up brutally in front of your wheels. The stronger is always right, it is not uncommon to find himself in front of a bus that goes beyond horn stuck in 3rd position, standing on the brakes and jump quickly on the low side. Remains the most dangerous category of rich new large sedan or 4×4 drive very fast and push squarely which is lighter than them! Crosses between vehicles are so close that the mirrors are folded so as not to break them, use the turn signal, brake light or other is completely unknown. Road violence is not just a word, only to see the daily spectacle of dead animals on roads or overloaded trucks laid on its side.
There are no free games, this is not virtual, if it hits, “Game over”.
The crossing of roads and railways crossing is pretty funny, single file is not an Asian invention, each eager to be closer to the barrier, including and especially on the right lane while pedestrians and bicycles passing underneath. Once the train passed, horn on full power to chase the latest crosser, leaving open the barriers facing the two channels dozens of bikes trying to pass at any cost, a few cars and rickshaws mingling in the traffic .
Highways are free for 2 wheels, the toll, a left lane is reserved as the time of the Bol d’Or, once in France. The word highway is not really the same meaning as in Europe, because if the paths are well separated, the rest has nothing in common because the Indian life continues and the list of above items is more valid than ever, and all works in progress not reported, becomes really dangerous to exceed the 80 km / h. Traffic contraflow is strictly enforced, including the overruns.
On highway clean and unobstructed, the maximum speed possible is 60 to 70 km / h, daily stages of 200 km is a maximum, including congestion of cities, the portions of broken roads, roads blocked for a lot of reasons, are 5 to 6 hours of constant tension. You can count on an average at best 30 to 35 km per hour.
To overtake trucks is fairly easy, a horn to warn them of our presence, when the way is clear, the driver’s side where it flashes to double * (right) when it works, or gestured hand, is very cooperative.
Driving is on the left side, in principle!
Night driving should be banned, we have been obliged twice for lack of accommodation. Vehicles travel in full light, for those which have light, rutted road, traffic density in all directions, and under a heavy rain , only happiness!
Wearing a helmet is not compulsory, except in large cities, and the driver only. Sikhs are exempt because of the turban!
To 16 000 km in India since 2008, we came out whole and healthy, thanks to Ganesh, the Hindu deity, the god of luck, which overcomes obstacles, whose statue is mounted on the front fender . We’ve become mystical now!

The Bullet
This legendary machine 350cc engine long length with caracteristic noise is having some success with bikers tourists in India. Depending on length of stay, it is quite interesting to rent one or buy to resell it later. They come in all ages, even rare in Diesel engine. The latest models have disc brakes, gears left, electronic ignition and electric start. It also appears that the reliability has improved, the proponents of this machine advocate ease of maintenance and dismantling. It is true that I saw a Bullet open engine at Lalli Singh shop in Delhi, idling on the sidewalk just 2 hours later.
By cons, there must be mechanical interventions as unpredictable as frequent, which explains the large number of repair on the roadside. Regarding the 500 Royal Enfield is even worse, it is known to heat and tighten …
Many agencies are organizing Bullet’s tours , all inclusive from Delhi or Manali to Ladakh or Himalchal Pradesh with support vehicle. In addition to the exotic idea to drive such a vehicle (you’ll think back on a bike of the 50s), we take you on very technical trails with breathtaking scenery at altitudes above Mont Blanc. We crossed and many groups of German and British riders.
To purchase a new one is about 2000 €, for information, a 125 costs € 800 to 1000 depending on model.
5-month trip to India I have met only one European biker traveling with his own motorcycle. This is Kim, german biker, KTM 400, left last October and crossed the first time in Gujarat, then met again in Leh, 8 months later and 2000 miles north: India is finally not so wide!

2 réflexions sur “La moto en Inde”

  1. Bonjour Yves et Françoise,
    C’est avec beaucoup d’intérêt que je suis le récit de votre voyage, même si j’ai mis du temps à vous écrire ce petit message. Les photos sont superbes et avec les commentaires c’est comme si on y était, enfin presque. Yves tu pourras écrire un livre lorsque tu en auras assez de voyager!
    J’ai montré ton blog au copain de ma nièce qui avait fait un sejour lui aussi en Inde il y à quelques années, mais à pied et avec les moyens de transport locaux. Il était très interressé, il reconnaissait les endroits qu’il avait visités et qui n’avaient pas changés.
    Ils devaient y retourner tous les deux ces jours ci mais ont du annuler pour cause de grossesse.
    Ma vie de retraité est plus tranquile, cueillette des olives, maçonnerie, un séjour au cap Corse en septembre.
    Je vous souhaite une bonne continuation et je continue de vous lire.
    Jean Pierre

  2. Hi,
    I’m the guy from Sweden who approched you at Koh Chang. We were talking about travelling on bikes, the Öresund bridge, Henning Mankell and Korsika.
    I managed to remeber part of your URL, and found your site on google.

    I will follow you here on your site, and wish you a continued Bon Voyage! Hopefully even meet somewhere, sometime, out there when I got my own project started..

    Ride Safely!
    /Johan Bramell

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